Compte-rendu du conseil municipal du 6 février 2012.

Publié le par montpellier. vraiment a gauche

Compte-rendu du conseil municipal du 6 février 2012.

Ce conseil municipal avait un élément nouveau pour nous avec l’arrivée d’Anne Rose Levan en remplacement de Nathalie Medeiros des Verts. Nathalie Medeiros a démissionné du conseil, Anne Rose deuxième sur notre liste municipale de l’époque (LCR – CUAL) et sixième sur la liste fusionnée avec les Verts lors de notre maintien au deuxième tour a donc succédé à Nathalie. Je tiens à dire que j’ai pu travailler de façon efficace avec Nathalie sur plusieurs dossiers comme l’eau, la laïcité et le financement de l’enseignement privé ou encore la videosurveillance . Anne Rose, militante de la FASE, a intégré avec moi le groupe Verts-NPA-FASE.

Ce conseil a traité d’enjeux importants, certains revenant tous les ans mais aussi de deux sujets nouveaux : le jumelage avec Béthléem et la relation au culte musulman.

La délibération 1 traitait du jumelage avec Béthléem. A la lecture de la délibération nous comprenons que c’est le maire de Béthléem qui a proposé ce jumelage (cela paraît pour le moins étonnant mais c’est ainsi), celui-ci ayant été voté par son conseil municipal lors de sa session du mois de novembre 2011. Le maire de Montpellier ayant décidé d’y répondre favorablement, la délibération soumettait au vote le principe de ce jumelage .
H. Mandroux a annoncé des objectifs en matière de santé, de bio diversité, de sport et de culture. Elle a bien entendu ajouté que ce jumelage était une contribution à la paix.
Sur un sujet comme celui-ci tous les responsables de groupe interviennent.
Je suis intervenu en développant l’argumentation suivante.
Nous sommes favorables à tout ce qui affirme les droits du peuple palestinien. Pour nous ce jumelage est un élément de reconnaissance de ces droits. Il est d’autant plus important que la Palestine est occupée, qu’elle vit une situation de négation de l’ensemble de ses droits par Israël. Malgré les multiples résolutions de l’ONU, malgré l’illégalité du mur, malgré les différents « tribunal Russel » qualifiant par exemple au Cap par la voix de D. Tutu d’apartheid la politique suivie par l’état israélien…. La colonisation continue, Israël refuse de respecter le droit international. C’est pourquoi il faut donner un sens politique à ce jumelage et en finir avec les invitations d’ambassadeurs ou le soutien à la journée de « Jérusalem capitale éternelle d’Israël ». Au contraire, il faut participer activement à la campagne Boycott Désinvestissement Sanction (BDS). Voilà pourquoi nous allons voter pour ce jumelage.
 La réplique la plus violente fut celle de Max Levita, président du groupe socialiste, qui accusa J. L. Roumegas (pour avoir rappelé les résolutions de l’ONU) et moi-même d’être des « anti-israéliens » ! Comme quoi il est possible de critiquer Sarkozy sans être anti-français, mais impossible de critiquer la politique suivie en Israël !
Cette délibération sera votée à l’unanimité. Le Maire de Béthléem devrait venir bientôt à Montpellier pour l’acte officiel de jumelage. Nous attendons avec grand plaisir de voir flotter le drapeau palestinien sur la Mairie.

Les délibérations 2 et 3 proposaient un bail emphytéotique (ce bail peut aller jusqu’à 99 ans) à la mosquée de La Paillade  et à celle du Petit Bard. Jusqu’à présent, ces lieux de culte étaient des salles polyvalentes municipales avec un bail précaire. Cet état de fait est une décision de G. Frêche. L’ingérence de la municipalité est totale, les musulmans n’ayant aucune autonomie réelle. Ces deux délibérations modifient donc substantiellement la situation.
Pour ce débat avec vote, j’ai discuté avec le MIB et avec des organisations musulmanes, le CMF et PSM. Avec ces organisations, nous avons agi ensemble auparavant en solidarité avec la Palestine, contre la venue d’Agrexco ou pour soutenir les habitants du Petit Bard.
Les principaux arguments de ma déclaration sont ceux-ci :
Nous sommes pour un état laïc, nous défendons la laïcité et la séparation des églises et de l’état. Nous considérons la religion comme une affaire privée, nous reconnaissons la liberté de croyance et en conséquence le besoin de lieux de prière. La laïcité est pour nous un tout comme nous le verrons aussi à la délibération 59 qui traite du financement de l’enseignement privé. Une fois ces principes énoncés, nous sommes pour qu’il n’y ait aucune discrimination ou statut de seconde zone envers une religion. L’Islam est de loin la seconde religion à Montpellier, nous nous demandons pourquoi proposer un bail emphytéotique ? Nous sommes favorables à ce que la communauté musulmane puisse, en lien avec la Mairie, soit acheter les bâtiments actuels ou trouver un accord sur un terrain à acheter pour y construire leur mosquée. Il n’y a là rien d’original, cela existe dans de nombreuses villes et dans l’Hérault à Lunel, Sète ou Béziers. Ainsi cette religion aura le même statut que la religion catholique, protestante ou juive. Le bail emphytéotique pouvant aller jusqu’à 99 ans est évidemment une avancée par rapport à la précarité actuelle et à la main mise de la mairie, mais il ne coupe pas définitivement le cordon. Il ne s’agit pas pour nous de nous substituer aux musulmans et de décider à leur place. Ces délibérations ont engagé un débat sur le fond politique et nous avons donné notre position. Nous abstiendrons sur ce vote .
Ce débat a aussi été l’occasion d’entendre des déclarations aux relents islamophobes venant de l’UMP ou du conseiller Mella insistant sur les risques d’entrisme et les troubles à l’ordre public.
Contre : UMP, Abstention : Anne Rose Francis

La délibération 5 a donné lieu à un débat général sur l’évolution de la ville. Au départ il s’agit de la piétonisation du secteur rue de la Merci, Av du Courreau, Gambetta, Saunerie, Jeu de Paume. Sur la défensive, M. Delafosse et Max Levita pour la Serm ont cherché a justifier leur politique. Je suis intervenu sur le fond pas seulement sur l’aspect piétonisation.
Tout d’abord, pour développer à nouveau notre projet global pour les déplacements à Montpellier : parkings à l’entrée de la ville, maillage de bus, mini bus, tram en transports publics gratuits, véritable réseau de pistes cyclables.
Ensuite sur la préemption massive par la SERM dans le quartier, cette préemption avait été révélé par un article de La Gazette au titre racoleur « La fin du quartier arabe à Plan Cabanes ». C’est cet article et les réactions en chaîne qui ont provoqué le malaise de l’adjoint à l’urbanisme et du président de la Serm. J’ai insisté pour dire qu’il n’y avait aucune transparence sur les projets de la ville, que même les conseillers municipaux ont découvert, à travers l’article, l’ampleur de la préemption des commerces et des maisons. L’inquiétude est légitime dans le quartier sur son avenir. La gentrification, politique très à la mode dans les villes, cherche à « embourgeoiser » les quartiers populaires en transformant l’habitat, les commerces et l’espace public. Elle provoque des changements de population en particulier en augmentant significativement le prix des loyers. Les éléments donnés par l’article de La Gazette vont totalement dans ce sens. J’ai défendu le logement social et le blocage des loyers.

Les délibérations 9 et 10 concernaient une convention de partenariat relative à la videosurveillance entre la Police et la ville et une nouvelle extension de la videosurveillance..
Ce thème revient régulièrement vu que la ville a décidé de suivre les consignes de Sarkozy de tripler le nombre des caméras. Malgré l’avis de la Cour des Comptes sur la « gabegie financière » représenté par ce marché sécuritaire, sur l’inefficacité des implantations en lieux ouverts, la ville continue l’implantation de nouvelles caméras. Anne Rose interviendra sur ce point pour donner les arguments de notre vote « contre ». Le coût de l’implantation de 10 nouvelles caméras et le déplacement de 2 représente une somme de 700 000 euros ! Dans le même temps, la municipalité supprime la gratuité de la garderie scolaire.
Lors du vote du budget, un des arguments de notre vote contre était cette dépense dans son aspect logique sécuritaire et gâchis d’argent public.
Contre : Verts, PC, Anne Rose, Francis

La délibération 16 portait sur une nouvelle délégation de service public en raison de la fusion des parkings Foch Préfecture / Marché aux Fleurs Arc de Triomphe. A l’heure actuelle, l’un est géré par Vinci, l’autre par Effia. Nous avons dit une fois de plus que si des multinationales géraient des parkings c’est parce qu’il y avait du profit. Nous sommes pour une régie municipale des parkings, la ville maîtrisant les tarifs et les ressources.
Anne Rose et Francis ont voté contre cette nouvelle DSP

La délibération 59 concerne la participation financière de la ville à l’enseignement privé. Cette délibération revient au vote tous les ans, même si comme pour la videosurveillance elle est logiquement présente dans le budget de l’année.
Il y a 3 497 enfants (domiciliés à Montpellier) concernés par un financement de la ville à hauteur de 515 euros par enfant. Soit un peu plus de 1M8 d’euros.
A nos arguments habituels sur l’absence d’obligation de financer les enfants de maternelle (1 355 enfants), sur l’absence d’obligation de verser une somme d’un niveau de 515 euros, nous avons cette année pu insister sur la situation difficile de l’école publique. La municipalité a dans un premier temps supprimé la gratuité du matin, puis maintenant celles du soir, les agents des cantines scolaires mènent une grève dure pour l’emploi et leurs conditions de travail. Pour avoir un service public de qualité nous devons financer l’école publique. Nous soutenons la demande de gratuité, nous apportons notre soutien aux agents en grève. Nous n’avons pas de position différente entre si nous sommes dans nos syndicats et votons sans problème « fonds publics à l’école publique » et différemment en conseil municipal.
Contre : Anne Rose, Francis. Abstention 1 PRG

La délibération 66 concernait les modifications de notation du personnel municipal. Pour ce point, j’avais pris contact avec les syndicats de la Mairie. En fait, il s’agit du projet Sarkozy remplaçant la notation annuelle par un entretien d’appréciation.
Derrière cette modification, il y a la volonté d’individualiser les carrières et les primes. Nous sommes intervenus pour dénoncer cette logique et refuser que cela soit présenté comme une délibération mineure.
Nous n’avons pas voté cette délibération.

Le conseil municipal c’est terminé vers 23h par un vœu contre la circulaire Guéant concernant les étudiants et chercheurs étrangers. Ce vœu était le bienvenu et nous l’avons voté avec plaisir. Ce fut l’occasion pour l’UMP de montrer toute sa porosité aux idées du FN. Nous avons tout entendu toutes les stupidités les plus crasses, l’UMP se vautrant dans le racisme ordinaire.
Le vœu a été voté sans l’UMP.

Montpellier le 9 février 2012.
Francis Viguié, conseiller municipal NPA FASE 

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